L’organisateur interviewé : Michel DUMAS – Les Foulées Mazériennes et Corrida de Mazères … à toi !
Aujourd’hui, j’ai le plaisir de faire l’interview d’un coureur, un peu homme orchestre, puisqu’il est aussi animateur et organisateur aguerri …, et responsable de l’association « Mazères Course Pédestre ». Bonjour Michel !
* Peux-tu tout d’abord nous présenter l’association support des événements que tu organise avec ton équipe ?
Mazères Course Pédestre a été fondée il y a six ans par le regretté Pierre-Alain Bayle qui nous a quitté en septembre dernier.
Je suis le président de l’association depuis quatre ans et nous comptons aujourd’hui 115 membres, coureurs et marcheurs qui se retrouvent quatre fois par semaine pour partager leur passion. Certains débutent ou reprennent une activité, d’autres viennent pour progresser ou atteindre un objectif chronométrique ou kilométrique, d’autres enfin souhaitent passer de la route au trail, voir à l’ultra. Nous avons tous les profils de coureurs. Nous partageons de nombreux moments d’entrainements et nous nous accompagnons les uns les autres sur les compétitions locales, nationales et même internationales puisque nous étions plus de 50 à Barcelone il y a quelques semaines à l’occasion du marathon.
De plus, la dimension familiale est très importante au sein de MCP et nos proches sont toujours associés aux évènements auxquels nous participons et qui se terminent souvent autour d’une bonne table.
* En pleine préparation des prochaines Foulées Mazériennes qui aura lieu le dimanche 22 mai, raconte-nous l’histoire de cette course en quelques lignes ? Quelles sont les particularités des parcours ?
C’est une épreuve qui est inscrite au calendrier depuis 16 saisons. Notre association a été créée il y 6 ans pour prolonger l’œuvre de nos prédécesseurs qui avaient bien lancé l’aventure.
Nous accordons une importance toute particulière à la qualité des parcours. Nos sentiers sont ludiques, vallonnés, rapides. Nous profitons d’un environnement privilégié avec le domaine des oiseaux (Zone ornithologique) qui nous ouvre ses portes et autour duquel nos trois épreuves (marche 10km, courses 10 et 20km) s’articulent. Nous nous situons à mi-chemin entre la route et le trail.
* Sans tout dévoiler ! Toi et ton équipe, qu’est-ce que vous réservez aux concurrents pour cette édition 2016 ?
Année après année nous essayons de nous appuyer sur ce qui a fonctionné tout en apportant de petites touches de nouveautés. Cette année, nous allons proposer un cadeau original aux compétiteurs…. et quelques surprises.
* Quel est le noyau dur de l’organisation ?
Notre association est animée par une équipe solide d’une dizaine de personnes qui se retrouvent une fois par mois à la fois pour faire vivre les activités de notre groupe, mais également pour organiser nos deux épreuves (Foulées et Corrida). Les fonctions de chacun sont bien définies et c’est un véritable plaisir de coordonner de telles compétences.
* Combien y aura t-il de bénévoles le jour de la course ?
Entre l’accueil, le parcours, la sécurité et le buffet (qui sera offert aux coureurs et à leurs familles), nous serons plus de 80 bénévoles mobilisés.
* Si à Mazères, vous mettez un point d’honneur à bien recevoir nos amis sportifs et leurs familles, qu’est ce qui est le plus important quand on organise une course ? Quel est le point le plus compliqué à gérer ?
Le plus important reste la sécurité des participants, mais il n’y a pas un point plus compliqué que les autres. La difficulté tient plutôt à la somme des tâches à articuler les unes avec les autres.
* Aussi, pourquoi t’être lancé dans l’organisation ? Qu’est ce qui t’empêche de dormir avant le jour J ?
Sincèrement ? L’angoisse de ne pas satisfaire les coureurs et les bénévoles.
C’est bête à dire, mais lorsque les coureurs viennent nous remercier après la course, lorsque les bénévoles sont souriants, nous sommes récompensés de nos efforts et des risques que nous prenons.
Au contraire, les râleurs, ceux qui s’en prennent aux bénévoles car le verre d’eau n’est pas tendu au ravitaillement, parce que le cadeau d’accueil n’est pas à leur goût et surtout parce que l’on exige un certificat médical à l’inscription, nous gâchent un peu la fête. Ceux-là ne se doutent pas du travail que demande l’organisation d’une épreuve et du stress que cela représente.
Mais ne grossissons pas ce point, car mes amis organisateurs le savent bien, les coureurs heureux et satisfaits sont les plus nombreux. Ils nous rendent largement ce que nous leur donnons.
* Selon toi, qu’est ce qui fait la réussite d’un évènement du point de vue du participant ?
Avant tout la qualité (liée souvent à sa difficulté) d’un parcours. Les grandes courses ariégeoises (Montcalm, Citadelles, Crêtes, …) bénéficient d’une organisation sans faille mais aussi de parcours splendides. Ils arrivent à fidéliser les coureurs d’une année sur l’autre.
Les « petites » courses comme les nôtres doivent privilégier la qualité de l’accueil et la recherche de l’originalité. Il y a 44 épreuves en Ariège et combien pour l’ensemble des départements limitrophes ? Les coureurs souhaitent découvrir de nouveaux terrains de jeux et pouvoir ressentir de nouvelles émotions chaque dimanche.
Comme il y a de plus en plus de coureurs, il y a donc de la place pour toutes les courses avec leurs spécificités. L’Ariège offre un panel d’épreuves très large et donc susceptible de satisfaire tous les types de coureurs et de marcheurs. Nos épreuves doivent savoir tirer profit de cette richesse et de cette diversité.
* On dit souvent que pour être un bon organisateur, il faut ressentir les émotions des coureurs. Qu’en penses-tu ?
Tu as parfaitement raison ! C’est pour cela que nous essayons de reproduire ce que nous aimons vivre en tant que coureurs. C’est également pour vivre et faire vivre des émotions que notre équipe s’investie autant dans l’organisation et l’accueil. Dans cette optique, nous organisons depuis l’année dernière une seconde épreuve au mois de juillet (31 juillet 2016) au cœur de la fête du village : la Corrida de Mazères. Cette course festive de 6 km en centre-ville est ouverte au plus grand nombre et a connu une belle réussite en 2015. Nous essayons de trouver des formules différentes pour faire plaisir aux coureurs. Nous planchons actuellement sur de nouvelles idées pour 2017….
* Aussi, quels conseils donnerais-tu aux personnes qui aimeraient courir ton épreuve ?
Je n’ai pas la prétention de leur donner un conseil, mais je les invite à venir découvrir nos parcours. Ils seront certainement étonnés par la plaine des Portes de l’Ariège qui leur réservera de belles surprises. De l’avis général nos parcours ne sont pas si faciles que cela et leur variété (sentiers, mono traces, bosses,…) n’est pas de tout repos, mais à coup sûr très ludique.
* Que penses-tu de l’inscription en ligne par rapport à l’inscription traditionnelle par bulletin papier ?
Je pense que les habitudes des coureurs sont en train d’évoluer. En effet, les « grosses épreuves » ont donné le tempo en ne proposant plus d’inscription le jour de la course. Désormais les coureurs s’y prennent de plus en plus à l’avance. En passant des formulaires papiers aux plateformes numériques d’inscriptions, nous sommes passés de 25 % d’inscriptions en amont de la course à plus de 60 %. Je dois bien reconnaitre que pour les organisateurs cela nous facilite la gestion des coureurs et cela fluidifie grandement le retrait des dossards le matin de l’épreuve.
* Quand tu n’organise pas, comment occupes-tu ton temps ? Quels sont tes autres loisirs/passions ?
Je cours, je cours, je cours…. Comme je te l’ai dit tout à l’heure notre club est composé de passionnés de courses tous formats (10 km, marathon, 100 km, trail, Ultra trail) et je ne déroge pas à la règle.
* Ce que tu voudrais que les gens retiennent de la prochaine édition ?
C’est une bonne question… courir procure des sentiments très personnels. On demande régulièrement aux coureurs pourquoi ils courent et il est souvent difficile de répondre à cette question. En tant qu’organisateurs, nous essayons de mettre en place toutes les conditions favorables pour que chacun puisse trouver ce qu’il est venu chercher. Cela passe par la recherche de performance, le dépassement de soi, la convivialité, la passion de la nature, etc…. Notre rôle est de permettre à tous : marcheurs, coureurs et accompagnateurs, de venir passer une belle matinée sportive en notre compagnie.
* Souhaiterais-tu faire passer un message particuliers aux bénévoles des Foulées et de la Corrida et, par extension, à toutes les personnes qui choisissent de donner de leur temps ?
Chaque année lorsque je lance un appel aux bonnes volontés afin d’organiser les courses, je suis bluffé par la réactivité de nos adhérents. A un moment où le manque d’implication des citoyens est souvent dénoncé, je peux te dire que je suis témoin du contraire. La mobilisation de plus de 80 bénévoles est un signe visible de la vitalité associative et du sens de l’accueil des ariégeois.
* Est-ce qu’il y a une épreuve en particulier, auquel tu as participé, qui t’a marqué ? Quelle serait la course de tes rêves ?
J’ai eu la chance de participer à de très belles épreuves et il est difficile d’en retenir une plutôt qu’une autre. Mais un des paradoxes de la course à pieds c’est que ce sport solitaire par excellence, permet un réel accomplissement lorsqu’il est effectué en équipe. Alors je vais te citer l’Euskal Trail et la Balade de Riquet, mais j’en oublie tellement…
Pour répondre à ta question sur la course de mes rêves, là encore je suis un chanceux car en octobre prochain je vais participer à la Diagonale des Fous sur l’ile de la Réunion.
* Et pour finir quelle question aurais tu aimé que je te pose ?
Ce n’est pas une question, mais un remerciement que je t’adresse.
En nous proposant cette tribune, tu nous permets, en tant qu’organisateurs, de donner de la visibilité à nos épreuves et tu sais bien que ce n’est pas facile d’attirer des coureurs au milieu d’un calendrier de plus en plus riche.
Merci Robert !
Merci Michel pour tes réponses, ton enthousiasme et… bonne organisation en 2016 !