Retrouvez tous les résultats de la 30ème Edition du Trophée de l’Isard !
Cette 30éme édition a tenu toutes ses promesses avec une victoire impressionnante de Brice DELSOUILLER qui pour l’occasion inscrit le nouveau record de l’épreuve en 1:34:36 !! (crédit photo ci-dessus: Vincent Sabadie)
Ci-dessous, le récit de notre ami Frédéric ROS, l’éleveur de Mérens du Team VO2Max Tarascon :
« La ronde du vieil isard.
Quoi de mieux qu’une course, une belle course de montagne pour retrouver le chemin de l’entraînement?
Ce matin c’est presque à domicile que je cours puisque la course se déroule dans le village voisin de l’Hospitalet. Dans les vallons du Sisca et du Pedoures, lieux que j’ai maintes fois visité en randonnée ou pour le travail, car notre estive arrive jusque ces pentes herbeuses.
Bizarrement je n’étais jamais venu courir ici ou peut être un soir où il a fallut rentrer à la frontale avant l’orage.
Et il faut avoir le sabot montagnard pour venir affronter ce parcours. Cailloux, rochers, trous et bosses. Éblouis et lacets escarpés. Monotraces étroits et herbe glissante. Mais quel régal, quelle beauté ces paysages!
J’ai souris en voyant une concurrente lever les bras au ciel et crier «on est pas bien là?»
Depuis la fin du peloton, ma place de vieil isard rouillé, le vallon semble imperturbable. Le passage des coureurs ne fait aucun bruit, à peine quelques respirations haletantes, quelques pierres qui frottent. J’entends le souffle du vent, l’air semble se déplacer avec nous, en douceur, comme s’il venait nous accompagner, nous donner la main. Nous aider à gravir ces 1000m de dénivelé. Je me laisse porter, écoute, joue avec mes pieds ou plutôt mes appuis. Je cherche le plus efficace, le plus léger pour mon corps, pour solliciter le moins possible mes articulations et mes muscles. Je sais qu’ils vont être mis à rude épreuve dans les 8 derniers km de descente.
Les étangs et le large cirque du Cisca accentuent cette sensation de douceur, de quiétude. A la porteille je suis bien et bien entouré de deux Ros, deux homonymes. Trois Ros au point le plus haut de la course et c’est parti pour la descente infernale. Le petit peloton dont je faisait partie explose, les écarts se creusent vite dans les descentes et je n’attaque pas pour ne pas solliciter ce genou gauche à peine remis du marathon andorran. Et puis je suis bien, je veux profiter, continuer à jouer avec mes pieds, marcher et regarder les crêtes. Aujourd’hui c’est la reprise, pas d’objectif sinon celui de faire une belle balade, une belle «sortie longue». Et lorsque j’entends le bruit du speaker au loin, les cris des enfants du dernier point de contrôle (infatigables et véritables supporters), je suis presque déçu d’arriver si vite. Les meilleurs choses ont aussi une fin! Et 3 heures après le départ me voici en train de couper la ligne.
Mais surprise, ce n’est pas finit. Pas finit car aujourd’hui la vedette c’est la course, «la ronde de l’isard», qui fête ses trente ans d’existence. Et quand je vois l’énergie de l’équipe de bénévole et les moyens qui sont mis en place pour accueillir les coureurs, je comprends une bonne partie de la longévité de cette épreuve.
Parce qu’ici, au fond de la route du pastis et des cigarettes bon marché, on sait recevoir. Il y a les douches à disposition et sous un grand chapiteau un banquet se prépare. Oui un banquet! Une grande table d’aperitif, une pompe à bière, de la saucisse et de la ventreche grillées.
Et 3 agneaux sont en train de rôtir sur une broche depuis le matin. Des grandes tables garnies de vaisselle en vraie vaisselle et pas en carton/plastique, des bouteilles de vins de toutes les couleurs, des corbeilles de pain. Au milieu, la scène où seront remis les prix et un photomaton où tout le monde s’agite pour avoir un précieux souvenir de cette journée. Ça grouille de tee-shirt rouges (bénévoles) partout. Les derniers concurrents arrivent et tout le monde se presse à la ligne pour les applaudir. Le dernier est un jeune homme de plus de 80 ans, qui, de sa bouche, à déjà participé à une vingtaine d’éditions. Le tonnerre d’applaudissements et de sifflets qui accompagne son arrivée fait chaud au coeur.
Le repas peut démarrer, au son de l’accordéon et des chants des convives ravis. Et quand un homme prends le micro et chante des chansons de la montagne en patois c’est la foule qui l’accompagne de la voix ou des mains et le coeur des hommes qui bat un peu ensemble.
Longue vie à ce vieil isard! «
« Superbe Trail, sur un parcours montagne, avec une organisation exceptionnelle, des bénévoles super sympas et un après course avec une super ambiance et un repas pantagruélique !
Pas étonnant que ce Trail pionnier existe depuis si longtemps !! « Dixit Thierry Benamoun Photographe/runner